Reflux






Je ne cherche plus des yeux
l'écueil de ses mots,
je ne suis plus dressée, toute ma sève tendue,
à guetter le timbre sombre
ce glas de sa voix
dans les lointains échos.
J'ai désuni mon front
du plus tendre mirage,
d'un rêve qui allait claudiquant
parce qu'amputé
de la moitié de son âme.
Je me suis détournée, j'ai retiré mon coeur,
mes jambes l'ont suivi
fait trois pas en arrière.
Ma bouche a quitté la bulle d'opium
où doucement, je respirais
où doucement je mourais.

Mais j'ai trop brûlé pour m'éteindre enfin sage,
je suis désormais l'âtre où crépite la flamme.


2013