Sous le boisseau




Je vois une très faible lumière
un or pétillant d'une vie nouvelle
dont quelques modestes éclats tentent encore
d'échapper à l'huile noire d'une nuit d'encre
qui tombe de mains d'hommes sur les hommes
comme un sable sans fin
et la lumière palpite si faiblement
que je crains qu'à tout instant
l'obscurité l'emporte.

C'est aujourd'hui ou plus jamais
que les peuples du monde se dressent
et vont partout assemblés, le front barré d'étincelles.

Deux voies étroites s'offrent à nous,
l'une va vers la lumière, l'autre vers notre destruction.


2016

5 commentaires:

  1. J'espère aussi qu'existe collectivement cette voie vers la lumière. Très peu connaissent la seule voie lumineuse, plus nombreux sont ceux qui ne possèdent en eux que la voie sombre, mais l'immense troupeau dont je fais partie possède les deux voies et chacun bien souvent marche sur les deux en même temps et dans ce cas le négatif l'emporte. Alors il faut rester la conscience en éveil et essayer d'éveiller celle des autres fut ce avec la goutte d'eau du colibri...

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  2. Je m'y emploie Niquedouille, je m'y emploie. Humblement, à mi-voix, autour de moi, pas plus (c'est déjà suffisant) j'essaie d'éveiller les consciences. Mais l'obscurité est épaisse, sournoise. Le mal fait si facilement son nid dans nos coeurs. J'ai connu quelqu'un qui disait qu'il fallait vivre et accepter sa part de noirceur. Je n'ai jamais été d'accord: cette part de ténèbre je la combattrai toujours.
    Plus je vieillis plus je vois les âmes. C'est con et prétentieux à dire comme ça, mais comment te dire, je suis hyper-réceptive, je ressens les gens, c'est vraiment dur, éprouvant.Parce que bon, la plupart je les aime. Il n'y a personne que je haïsse. La colère, l'impatience ne sont pas la haine. J'ai mal au monde et aux êtres vivants. Parfois j'ai même hâte que tout ça soit fini. Sauf que. Il y a cette petite jeune fille qui hante mes nuits...

    Ce que j'écris te paraîtra bien sombre, pourtant chez moi la lumière domine et dominera jusqu'à la fin.

    Et puis j'ai ici une poignée de vraies personnes, de vivants, alors ça va :)

    Bise à toi mon cher Nico

    Ps: Je reviens à ton bouquin, ce qui m'a touché dedans c'est d'y percevoir qu'intérieurement tu avais les mêmes douleurs que moi face au monde de ces humains qui le sont souvent si peu...et je pense à ce passage horrible qui m'a poursuivi pendant des jours, parce que je savais que quelque part sur cette planète ce n'était pas une invention, que même il y avait probablement pire.

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    1. Est-ce qu'une seule étincelle de bonté, de beauté peut racheter la souffrance infligée, la cruauté?

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  3. Accepter sa part de noirceur, ce doit-être de l'auto-complaisance bien pratique pour éviter le remord ou la honte mais le cynisme doit alors devenir exponentiel. Reconnaître cette part et lutter contre me semble le seul moyen de la réduire et de de voir la lumière et la joie (et celles des autres) même si ça n'empêche pas de subir les douleurs.
    Ah oui mon horrible chapitre d'autant plus dégueulasse qu'écrit à plat presque badin. Je voulais vraiment faire ressentir le dégoût et ne pas m'y complaire à la recherche d'un hypothétique succès et marquer l'opposition avec ce qui importe pour moi et que j'écris sans doute de façon plus emphatique sinon à l'eau de rose mais que je ne renierai pas. Je ne m'imagine pas écrire "American psycho" et j'ai l'impression que le monde vit à 75% dans le thriller comme si les êtres n'avaient plus de capacité à s'émouvoir que dans l'excès le plus souvent violent ou morbide. Le dernier Goncourt que je n'ai pas envie de lire (même s'il est sans doute bien écrit) est encore dans cette veine. Je préfère me souvenir de ta plume d'oiseau sur la fenêtre...
    Quant à racheter la souffrance infligée, je veux bien croire à la prise de conscience et à l'évolution vers la bonté mais j'ai plus de mal à croire à la rédemption humaine et surtout personnelle notamment du fait de cette prise de conscience. Dans le bouquin, j'évoque aussi un au-delà (peut-être purgatif) où le bourreau devient sa propre victime mais même lorsque je pontifie, le doute est toujours présent...

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  4. Je ne sais pas si c'est de l'auto-complaisance Nico ou peut-être une manière de mettre fin à la fameuse "dualité" du Bien et du Mal pour faire la paix en Soi. Personnellement je pense que c'est une erreur, mais je ne suis sans doute pas aussi "sage" que je le crois ;) Ce que je crois c'est que comme tu l'écris "reconnaître" cette part de ténèbre en Soi est déjà un immense pas vers la lumière. Il faut savoir être et rester humble, avancer petit à petit, savourer les progrès sans en faire des caisses. Et au fond c'est là la clé du bonheur il me semble: devenir "grand" mais conserver de toutes petites chaussures aux pieds.

    La rédemption. Déjà le concept est à chier non? Rien ne rachète le mal que l'on fait. Je ne crois pas aux excuses et d'ailleurs je n'en fais jamais. Je pense qu'il vaut bien mieux agir en amont si je puis dire, et éviter de prononcer des mots qui on le sait feront du mal. Et si nos démons ont tenu notre langue et que l'on a dit (ou fait) des horreurs, il convient juste de les assumer. Moi maintenant je t'avoue que je n'ai plus envie que de douceur, de bienveillance, de tendresse. Même si des gens m'agacent, la plupart du temps je jette l'éponge avant toute idée de combat.

    Pour ce qui est de l'au-delà je me pose pas mal de questions vu que l'échéance se rapproche...est-ce que j'ai peur? Comme tout le monde, j'imagine que j'aurai peur au moment de glisser hors de mon "petit véhicule". Je crois que la vie parmi les hommes est beaucoup plus terrifiante que la mort: suffit d'allumer sa télé. Si, une seule chose me terrifie, mais vraiment: c'est de lâcher la main de ma fille...


    Ceci dit mon très cher Nico, je te souhaite de passer de très bonnes fêtes en compagnie de ta belle épouse, de tes enfants, petits-enfants (quelle chance tu as!) (je ne me souviens plus si tu en as un seul ou plusieurs?) Bref que cette fin d'année te soit douce comme le miel.

    Bises

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