Etincelle






Parce qu'elle sinue paisible
en fleuve d'huile
ma vie rêve d'orage

parfois

de grondements de plomb bleu
et d'une poignée d'éclairs.

Par dessus le miroir
elle s'autorise la vibration
du coup de tonnerre,
l'éblouissement, la Lumière.

Mon Moi contient deux elles:
l'une est d'huile
l'autre est de feu,

au milieu                l'étincelle.



2016
Daria Petrilli

8 commentaires:

  1. Encore un texte fort et dense. Pis… je me répète…
    j'ajoute cependant que j'ai été interpellé à la fin par la féminisation du « Moi ».
    Amplement justifié, évidemment. Mais on parle tellement souvent DU "moi".... je n'ai pas le souvenir d'avoir lu ou entendu exprimer : «ma moi »…

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  2. Oui, je sais. C'est venu tellement naturellement -et pour cause- je vais sans doute modifier le texte. Mais je me dis aussi pourquoi "mon" Moi ne contiendrait-il pas deux elles? ;) Tiens c'est une idée ça...^^

    Admire quand même comme mon égo me fiche la paix: bien des poétaillons de blogs auraient pris ta remarque pour de la lèse-majesté (j'en connais à la pelle de cette sorte)En ce qui me concerne tu m'as juste fait sourire parce qu'au juste c'est vrai que cette fin est curieuse.

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  3. Je pense que "ma moi" contient trois "elles"
    les deux mêmes que toi pour sûr
    et une autre que j'ai finalement reconnue comme intruse
    je t'assure qu'elle n'est point recommandable
    lorsque je la vois se pointer, je suis catégorique :
    "tu dégages" et elle dégage.
    Je deviens de plus en plus maître chez moi! kéa

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  4. Une "elle" sombre j'en ai une aussi. Je ferraille dur avec elle mais elle s'accroche. Certains m'ont recommandé de baisser les bras et de "l'accepter" pour en finir avec la dualité. Il n'en est pas question. Je suis persuadée qu'il faut combattre ses ombres. Et même si on n'en vient pas à bout il est utile de les diminuer. :)

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  5. Pour ma part, le problème venait de ce que je m'identifiais à cette ombre
    mais suis-je la poussière qui se dépose sur moi ?
    Je ne sais d'où elle vient ni pourquoi elle est là
    ce que je sais est qu'elle est ce que je ne suis pas.
    Oui, comme tu dis, elle s'accroche
    dans la mesure de mon ignorance de moi-même.
    J'ai une amie qui disait : "N'oublie pas l'être magnifique que tu es !"

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  6. C'est vrai que vos écrits sont toujours aussi exceptionnels.

    Je les ai lus longtemps jusqu'à avoir perdu le lien qui me menait chez vous. J'aimais aussi vos illustrations et vos photos et jusqu'à ce pseudo de Vallombreuse.

    Je ne sais pas comment vous avez fait pour conserver la poésie...

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  7. Bonjour Pivoine. La Pivoine qui est dans mes liens? Parce qu'au cours de mes pérégrinations et déménagements sur la toile j'ai connu deux Pivoine. Valombreuse est un pseudo que j'avais crée en réaction aux gens qui se piquent de particule pour écrire. Voyez comme nos petites moqueries se retournent contre nous: je n'ai pas pu me débarrasser ensuite de ce pseudo! J'ai fini par adopter le nom de mon aïeul, féminisé, parce que me nouer à mes racines familiales avait une importance capitale pour moi.

    Comment j'ai fait pour conserver la poésie? Je ne saisis pas bien votre question.. :)

    La poésie ne m'a jamais quitté. J'ai toujours avec moi un carnet où noter ce qui me traverse, le soir je lis une demi-heure avant d'éteindre la lumière. Les gens que j'aime et qui ont la capacité de m'émerveiller. Ma muse Andrée Sodenkamp, Christina Bobin, François Cheng, Guillevic que m'avait fait découvrir mon amie Agnès disparue il y a un an aujourd'hui...

    Je crois que la poésie est un "état"...

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