Temps de Lumière


Je suis d'ores et déjà très occupée par les préparatifs de Noël donc je ne passerai ici qu'en coup de vent. 






Je souhaite à chacun de vous de passer de très belles et lumineuses Fêtes de fin d'année. Profitez bien surtout en ces jours particuliers de ceux qui vous sont chers, le temps passe si vite et la vie est si brève.

Je vous embrasse très chaleureusement.
A bientôt.

Fantasme et fantaisie



Imagine que ton plus grand fantasme ce soit de te voir servir au matin quand tu te réveilles, un énorme croissant - mais énorme hein, une viennoiserie maousse costaude - tout chaud, avec cette petite croûte dorée croustillante et cette senteur délicate, appétissante de beurre frais qui vient te chatouiller les narines, faire de tes glandes salivaires les chutes du Niagara ou du Zambèze (qui baise pas malgré son nom). Un fantasme si jouissif que tes papilles en fondent de désir tel le beurre dans la poêle à frire...

Bon. Imagine maintenant qu'un matin tu te réveilles parce qu'on sonne à ta porte. Tu ouvres et c'est ton fantasme (comment il a sonné? Avec l'une de ses "pointes" tiens pardi!) Tu es au bord de la pâmoison devant sa "chair" (c'est un croissant n'est-ce pas, pas une côte de boeuf!) soudain incarnée et il est tout comme tu l'avais imaginé: il sent bon et sa dorure te fait de l'oeil. Tu déglutis les chutes du Zambèze dans ton estomboule qui fait glou-glou. L'oeil gourmand tu le fais entrer, l'invites à prendre place dans ton lit pendant que tu vas faire le thé.

Et puis arrive ce qui doit arriver, tu t'en bouloches un morceau. Et là, la bouche pleine (image érotique en diable) tu reviens à la dure réalité (image érotique en diable bis).

Deux options et toutes les deux catastrophiques.

Soit il est tout à fait ce que tu IMAGINAIS et tu te l'engloutis aussi sec, tu t'y plonges même avec délice, t'enfouis comme un blaireau dans sa brioche bien cuite, y fait le crawl et de l'apnée, tout en sachant que tu vas prendre dix kilos sur le bide et les fesses, que ton cholestérol va désormais s'appeler Hillary (celui de l'Everest, tu suis bon sang!) et que tu peux juste oublier tes petits jeans serrés. Un désastre ma chéwwwwieeeee!

Soit il n'est pas ce que tu IMAGINAIS. A la première bouchée tu as senti un petit goût de rance de vieux beurre éclairci, et pis la mie est un peu sèche, pas aussi moelleuse que tu attendais, la croûte tombe toute seule, bref tu t'es fait refiler un croissant de supermarché.Du coup les chutes du Zambèze dans ta bouche ça devient le Sahel et tu sais pas comment te débarrasser de lui sans le blesser (en plus tu culpabilises à mort parce que le gaspillage alimentaire du coup, a pris trois points vu la taille du machin) Déjà que tu lui as donné de l'espoir en t'en cognant une bouchée...

Bref, tout ça pour dire que les fantasmes, à part si on rêve de Brad et Angelina (et encore!) on a pas forcément l'envie de les voir à sa porte un matin. Le rêve c'est ce qui nous aide à voler, les fantasmes ne sont que création de notre esprit, pas plus pas moins. Pourquoi y aurait-il nécessité à les concrétiser au risque d'être très déçu? Je n'en vois pas l'intérêt.

Je préfère rêver à mon croissant et que coulent encore les chutes du Zambèze.

Et fermer les yeux





Ciselures dentelles,
de givre.
Guirlandes graciles,
accrochées aux branches roussies
de la moustache,
comme à celles des sapins,
cadavres qui feront le trottoir
après Noël.
L'hiver me pare
de sa beauté mortelle.
Ciselures légères,
de gel,
qui s'ancrent et demeurent
à chaque crevasse, sillons mal rasés
de la gueule ravinée
par un alcool d'oubli.
Fausse chaleur, maigre sursis
aux veines, roule péniblement un sang bleui.

Je meurs sans bruit indigne,
rien ne doit déranger la très sainte famille.

Pour mon repos, la mort a fait ses bras tranquilles.
La neige est plume sur le pavé
j'y sommeille comme un enfant
et doucement vagit.




2007