Prière






Aba

Qu'enfin tout soit fini
ne me renvoie plus sur terre.
Regarde
vois mon âme n'est plus encombrée
lourde de la chair
ne reste de Moi qu'un fil de verre
où s'enroule ta Lumière.

Je ne crois plus en toi, j'ai traversé l'enfance
et les contes de fées,
j'ai déconstruit, j'ai simplifié,
effacé tous les mots des hommes
pour retrouver la nudité.

Je suis à nouveau dans la vibration
du monde, ta respiration initiale.

Aba

Quand je serai passée, s'il te plait
Ne me renvoie pas.


2018

5 commentaires:


  1. Une force époustouflante dans ce texte.
    Une spiritualité vibratoire. La seule qui soit authentique.
    Tu ne cesseras jamais de m'étonner…

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  2. Coucou Alain, surtout significatif d'une peur irrationnelle: celle de la réincarnation ;) Moi j'aspire au repos éternel. Quand à ma spiritualité je suis bien consciente qu'elle est atypique mais je pense que c'est la seule possible pour un être humain adulte. Je ne peux plus croire à Jésus marchant sur l'eau mais je peux boire ses paroles jusqu'à trouver une forme de grâce pour moi-même. La spiritualité c'est silencieux et solitaire. C'est entre le divin et Soi. Enfin, il me semble.

    Des bises mon ami :)

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    1. La réincarnation, ce n'est vraiment pas ma tasse de thé ! Pas plus d'ailleurs qu'une résurrection des corps qui nous ferait nous envoler vers je ne sais quel paradis !
      Et je passe sous silence les 72 vierges promises au martyr de l'islam !
      En plus si c'est UNE martyre, elle va devoir changer de mœurs !
      C'est fou comme l'humain à l'imagination fertile !

      Il me semble que la spiritualité telle que tu l'évoques et qui ressemble à la mienne, est en premier une aventure personnelle unique. Vécu dans le silence, éclairée d'une lumière ténue mais tenace.
      En revanche je ne sais si elle est autant solitaire que cela. Ce qui est difficile c'est probablement de trouver des « semblables ». C'est peut-être nécessaire parce que le spirituel contient une ouverture vers l'extérieur, vers d'autres, pour s'affirmer et s'affermir.
      En revanche on ne peut point aborder cela avec n'importe qui..

      comme dit la Bible dans les proverbes :
      « Ne parle pas aux oreilles de l'insensé, Car il méprise la sagesse de tes discours. »

      Avec un baiser affectueux ma chère amie.

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    2. Il y a longtemps une de mes relations m'avait dit très sagement que "le divin est indicible". Il entendait par là que dès que l'on parle de spiritualité et de l'idée de "dieu" en particulier on est perçu comme un bigot, un vaniteux, un imbécile. Au choix. Parler de l'idée de "dieu" c'est comme parler de politique: c'est la foire d'empoigne assurée. Et je déteste la violence. (Même si j'ai pu paraître violente à certain(e)s alors que je n'étais que véhémente).

      Tu vois je me pose beaucoup de questions, par moment j'ai comme des bribes de lumière qui viennent d'un coup éclairer tout cela puis je me remets à douter. Parfois je me dis que je ne peux être adulte et "croire" en un "dieu" puis des micro-événements dans ma vie viennent me titiller la curiosité, m'interpeller. De là je me demande si la spiritualité peut se passer de "dieu"?

      Pour ce qui est de la réincarnation, j'espère, j'espère que non. Mais beaucoup avant moi ce sont interrogés et depuis le film "Manika une vie plus tard" qui est basé sur des faits authentiques, mon doute est prégnant.

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    3. Sans doute y a-t-il beaucoup de confusions entre : spiritualité — religion — Dieu — ésotérisme — etc.

      Concevoir « l'idée de Dieu », selon moi, cela ne relève pas de la spiritualité mais de la spéculation intellectuelle et de l'idéologie. C'est intéressant ! Du moins pour certains ! Ça alimente les conversations animées, enfin bref, ça occupe le temps… mais finalement, cela ne sert pas à grand-chose !
      Enfin si, à faire parfois de graves dégâts relationnels… et même la guerre… donc c'est utile au marchand d'armes…

      En revanche, la spiritualité, toujours selon moi, c'est de l'ordre de l'expérience intime et personnelle. C'est une réalité vivante de chaque être humain. On y accède, ou on n'y accède pas. Question de choix ou d'opportunité.
      C'est la découverte de la dimension « autre » de notre être. « Autre » que l'ordinaire des jours, tout du moins dans la conscience que l'on a de cette dimension d'un « plus que soit en soi ». Rien à voir avec les religions encore moins les pratiques religieuses des rites répétitifs et vides de sens qui constituent les pathologies du bigot ces pratiques auxquelles il tient mordicus empêchent l'accès de ce dernier à son intériorité.. Il craint l'accès à ce lieu en lui, qu'il vivrait comme l'invasion des loups, qui comme l'on sait « sont entrés dans Paris »…

      Car en effet s'abandonner en confiance à ce « plus que soit en soi » comporte l'infini danger de se vivre dans l'unité, et d'accéder à un certain bonheur d'existence.
      Dieu sait (si jamais il existe) comme c'est infiniment dangereux dans le monde présent, fondé sur un développement économique qui a pour objectif principal de nous maintenir en esclavage d'une infinie quantité de biens de consommation inutile.

      Découvrir son être spirituel me semble l'acte le plus subversif qui existe.
      On cesse d'être un consommateur assoiffé de posséder le dernier truc qui vient de sortir.
      Bref, on devient un mauvais citoyen… en refusant de participer à la fortune de quelques-uns.
      Il y a péril en la demeure capitaliste ! Parce que peut-être les temps sont en train de changer.

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