Printemps



Il y a un peu de l'impatience
des fiancées
au matin du mariage
dans l'explosion soudaine
des fleurs du prunier...

***

René Barjavel écrivait:

"Jamais je ne m'habituerai au printemps. Année après année, il me surprend et m'émerveille. L'âge n'y peut rien, ni l'accumulation des doutes et des amertumes. Dès que le marronnier allume ses cierges et met ses oiseaux à chanter, mon coeur gonfle à l'image des bourgeons. Et me voilà de nouveau sûr que tout est juste et bien, que seule notre maladresse a provoqué l'hiver, et que cette fois-ci nous ne laisserons pas fuir l'avril et le mai.

Le ciel est lavé, les nuages sont neufs, l'air ne contient plus de gaz de voitures, on ne tue plus nulle part l'agneau ni l'hirondelle, tout à l'heure le tilleul va fleurir et recevoir les abeilles, les roses vont éclater et cette nuit le rossignol chantera que le monde est une seule joie. Tout recommence avec des chances neuves et, cette fois, tout va réussir."


6 commentaires:

  1. Surtout quand le printemps se laisse désirer ;-)

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    1. Je crois que nous en sommes tous là David: on en peut plus de l'hiver. Et surtout du gris, du gris, du gris. On appelle le printemps de tout notre corps, de façon atavique. Il y a des violettes chez moi, et hier j'ai perçu des parfums caractéristiques, ça m'a mis du baume au coeur et j'ai senti sourdre la joie d'entre les cailloux tristounets de l'hiver...et je me dis "bientôt, bientôt" :)

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  2. Touchée par ce texte de Barjavel... (Tu sais, comme chaque fois qu'on lit quelque chose et que c'est exactement ce que l'on ressentait) Merci de m'avoir permis de le lire ! Bises

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  3. Ah ma discrète Ka je te conseille ce livre dans ta PAL! C'est un extrait de "La faim du tigre" que je relis sans cesse, que l'on pourrait trouver naïf mais dont certaines phrases m'ont profondément marquées et qui me reviennent comme ça, de temps à autres avec la force de la foudre.Je publierai un autre extrait que j'adore où il parle des fleurs.Bises à toi aussi :)

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  4. Moi aussi, j'attends la fin de la boue, du gris au ciel et à l'âme. Comme si le printemps guérissait quelque chose, un peu, malgré tout, là au fond, où en est tout plissé à force de se recroqueviller.
    Je t'embrasse, ma Dentelle, ma dame blanche, mon amie.

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  5. Alors ça veut dire qu'à l'intérieur tu aurais des allures de shar-peï ma belle amie? ;) Aujourd'hui je doute qu'il y ait du bleu derrière le gris du ciel: il est si uni, il parait si dense qu'on en arrive à se demander si le soleil aura la force de la traverser un jour...je ne sais pas pourquoi -la morosité ambiante je pense- mais j'ai la sensation que c'est ce type de temps vers lequel nous allons avec le réchauffement climatique. Une purée de poix permanente, ce n'est pas réjouissant.

    Je suis là, Sophie, tu le sais. Ce n'est pas parce que j'apprends à disparaître que je ne suis pas présente pour ceux que j'aime.C'est "normal" que tu ailles mal après ce que tu as vécu pendant près de deux ans. Ce vide soudain, cette vacation de ta puissance de travail, tu n'y étais pas préparée. Et puis ça arrive trop d'un coup, tu dois subir une sorte de manque même, si ça se trouve. Te sentir inemployée j'imagine que ça doit être difficile après tant de travail. Je te comprends...tu sais que je vois toujours le verre à moitié plein? Je vois combien tu es brillante et en vérité, je ne me fais aucun soucis pour toi: tu vas rebondir en beauté. Et puis tout n'est pas perdu, M. va se battre, tu ne crois pas? :)

    Bises douces mon amie :)

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