Autrefois, Vernaison





J'avais une maison de sable et de galets
une rivière coulait
juste en bas de mon pré.
Il y avait des pêchers, cerises, abricotiers
une petite vigne
et du blé que le vent toujours balançait.
Un chemin amoureux se glissait
long et blanc au flanc de la colline
quand j'y posais le pied, je savais aller
vers mon paradis.
Une nuée d'enfants s'égayait chaque jeudi,
hors la vue des aînés,
avides de jeux et de cabanes,
nichée de moineaux griffés d'orties
cachés dans les taillis.
Nos parents quittaient nos mémoires
nous étions soudain libres
du clair matin jusqu'au soir
souverains bâtisseurs de notre république.