Stase





James Fodor



Et courir
longtemps, hors d'haleine
se jeter le front contre la vie
l'écume du coeur
bordant les lèvres, la peau calme
mais l'âme toute frangée d'orages.

Dévorant dévastant tout
sur son passage, vidant les vergers
éviscérant la Lumière
sans jamais parvenir à combler
la faim.

Être frappée par une f o u d r e    l  e   n    t     e.

fendue en deux comme un arbre

Tomber à genoux dans ses larmes, se voir rattrapée
par la fatigue immense et triomphante
et plier. Enfin plier.

Accepter la défaite
et triompher.

S'asseoir. Rassembler ses jambes lasses
sous son corps las
s'arrêter, complètement s'arrêter
respirer,
s'ouvrir

et goûter au vin vif
de la Vie.


2013

2 commentaires:

  1. Little big old marmot15 juin 2014 à 12:34

    Superbe! Vital!
    Ta lumière il ya longtemps que je l'éviscère avec mon âme tripale.
    Poème bonne mèdecine!

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  2. Oui bon, c'est vrai, il est bien celui-là . Rougit. Ah tiens ça te fait du bien la poésie? moi aussi. Quand je lis Andrée surtout, ou François Cheng, ou Bobin, c'est l'hymne à la joie à l'intérieur de moi!!

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