Laisser aller



"Il est impossible de protéger du malheur ceux qu'on aime: j'aurai mis longtemps pour apprendre une chose aussi simple. Apprendre est toujours amer, toujours à nos dépens. Je ne regrette pas cette amertume." Christian BOBIN in La Présence Pure.


Je referme la porte derrière Elle
et je quitte l'angoisse.

J'ai compris -mon dieu - j'ai compris
que je ne peux pas la porter
plus que les neuf mois requis.

J'ai si bien appris que l'amertume même
m'est tombée du coeur.
L'impuissance, l'acceptation,
j'ai marché bien au-delà.

Je referme la porte derrière Elle
et je quitte l'angoisse, toutes les questions
tout ce qui ronge et tue
pour laisser l'Amour nu
qui demeure la seule consolation.

2017

11 commentaires:

  1. Très beau texte qui dit nos limites, de femme, de mère...et d'être humain en général.
    C'est l'amour nu, inconditionnel, tu as raison, qui reste quand toutes les larmes sont tombées.
    Comme l'étincelle qui couve sous la cendre.
    ¸¸.•*¨*• ☆

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    1. Il y a tant de choses que l'on doit apprendre à nos dépens, on y perd beaucoup de chair autour de l'âme. On ne comprends que très tard que tout cela nous cisèle, jusqu'à devenir un diamant. Pas une pierre dure, une pierre lumineuse. Mon esprit est désormais "raccord" avec ce que'il y a profondément en moi. Je me rapproche du non-attachement des Bouddhistes je crois...sans le vouloir ;)

      Bonne journée Célestine

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  2. Cachée, et pourtant si présente.
    Merci Désirée.
    Den

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    1. Hello Den, oui c'est un petit paradoxe qui me plait bien. Etre totalement "visible" voire "dénudée" sans jamais montrer son visage. On écrit ce que l'on ne peut pas dire à ceux qui nous sont proches...

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    2. Jamais autant sincère, qu'ici....
      Douce journée à toi.

      De Den à Dé

      ***

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  3. Ou alors entrouvre juste un peu cette porte,
    pour y laisser passer toute l'angoisse,
    alors c'est son Amour nu à Elle
    qui viendra y frapper
    avec toute la douceur que tu as su tant lui transmettre...

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    1. Tu veux que je te dise? Je crois qu'elle me protège. Elle ne veut pas que je sois inquiète, alors elle se tait. Et moi, je m'inquiète parce que je ne sais pas si elle se sent bien, dans son corps, sa tête. Bref c'est un cercle bien vicieux. Je l'encourage à dire, mais c'est pas simple...je t'embrasse cher Well

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    2. C'est pardonné.

      La fête des père est passée.
      La rage avec.
      La douleur avec.
      La poisse avec.
      L'incompréhension de l'incompréhension avec.
      La folie des autres qui vous souhaitent une bonne journée "quand même" !
      Mais pas la bonne folie.
      Celle dont je ne veux pas et ne veux plus.
      Je n'accepte plus que la belle folie.
      Celle qui sait vous entendre
      crier,
      hurler,
      blasphémer,
      et vous élever.
      Là où on ne vous voit plus.

      Il me reste la solitude. La vraie, celle qui permet l'abandon.
      Du soi. Du tout. Du rien.
      Qui permet l'interdit et interdit les permissions.
      La solitude de savoir s'exister. Et de savoir s'exiter.

      C'est pardonné.

      Ouf !

      Je sais que tu sais ce qu'est cette souffrance.

      Bises à toi donc.
      Et à ta fille aussi.
      Y'a pas de raison,
      et j'aime quand y'a plus de raison...

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  4. Texte écrit à la volée.

    Il fallait lire : "La vraie, celle qui autorise l'abandon."

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