Quand tu as disparu
je n'en ai pas voulu à Dieu.
Lui, comme nous
avions remis ta vie entre les mains des Hommes.
Mais ils n'ont pas voulu te guérir.
Qu'importe, je n'en veux pas aux Hommes non plus.
Tu avais choisi ton heure
renoncé à une existence qui te pesait,
mais nous, nous n'étions pas préparés
à tout ce vide.
J'entends maintenant les mots
de ton immense lassitude, cette déception
presque enfantine qu'ils contenaient.
Mais aussi les regrets,
tes excuses que j'ai repoussé
parce que ta peine me faisait mal.
J'espère que tu comprends que ta petite fille
avait bien grandi
et qu'elle n'avait plus rien à te pardonner...
2024
"J'entends maintenant les mots..."
RépondreSupprimerLaisser le temps au chagrin de se dissiper pour enfin parvenir à entendre.
Merci pour le partage.
Quatre ans et beaucoup de chagrin pour enfin comprendre que disparaître était sa décision. Aujourd'hui je l'accepte...merci d'être passée :)
SupprimerIl faut du temps, parfois beaucoup de temps, et encore du temps, pour que le vide de l'absence n'en soit plus un.
RépondreSupprimerPeu à peu on perçoit tout ce qu'on n'avait pas « entendu », souvent parce que c'était impossible, trop recouvert ou mélangé à toutes sortes de ressentis mémoriels et de réalité vécues.
C'est très beau quand ça se termine par n'avoir plus rien à pardonner. C'est que le vide est comblé au profit d'une présence originelle.
Je paraphrase ce que tu dis si bien avec tes mots et ta poésie.
C'est toujours émouvant et fort de s'imprégner de ce que tu exprimes si intensément.
Oui mais quel travail sur soi éprouvant, dévastateur. C'est ma soeur qui m'a fait prendre conscience que d'une certaine manière notre mère voulait en finir. Les événements sont allés dans son sens mais que ce fut douloureux pour nous. Je ne peux toujours pas me l'évoquer dans les derniers mois sans être submergée, je comprends le pourquoi, je l'accepte, mais cela ne m'empêche pas de saigner encore. Merci très cher Alain de ton commentaire consolant...
SupprimerTon poème me rejoint fortement étant donné que j'ai accompagné ma sœur vers son dernier voyage jeudi de la semaine passée. C'est le manque qui fait mal. Je ne la verrai plus jamais. Les derniers jours nos yeux s'accrochaient longuement, au delà des paroles. Parfois, lorsque je regarde sa photo, celle-ci prend vie. Ce n'est plus une photo. Ses yeux me disent qu'elle est à l'endroit dont on se parlait toutes les deux la veille de son départ. kéa
RépondreSupprimerChère Kéa je suis de tout mon coeur brisé et mal recollé avec toi. J'ai deux soeurs avec lesquelles je m'entends très bien, je n'ose envisager la disparition de l'une d'elle. Que cela doit faire mal. Nous avons des vidéos d'anniversaire où maman parle et rit cela fait autant de bien que de mal je crois. Quatre ans après sa voix est toujours sur le répondeur de mon beau-père, quelque chose tremble en nous quand nous l'entendons. J'espère de toutes mes forces que ceux qu'on aime sont effectivement en paix dans un espace de lumière...
SupprimerMerci Desiree. Je sais par tes mots que tu comprends de quoi je parle. kea
SupprimerIl me semblait avoir posé un commentaire hier sur ce beau billet...
RépondreSupprimer•.¸¸.•*`*•.¸¸☆
Blogger est parfois capricieux....:)
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