Mes Nuits

 


La nuit me terrifie

le coucher ne m'est agréable que bercé

par la pluie.

L'eau claire dilue l'obscurité

et m'aide à respirer.

Le sommeil est un pays sauvage

cruel et sanguinaire, peuplé

d'hommes terribles.

Je ne m'y abandonne qu'en y tombant

comme une morte dans un trou.

J'y retrouve trop souvent les horreurs

que j'ai cru abandonner au bord

de mon lit, les crimes de sang, les bombes

les petits enfants disparus.

Jamais de paix, si peu d'amour,

de moins en moins de rêves doux,

 car c'est le monde qui me poursuit

me martèle les tempes, me bourrelle de cris,

c'est le monde vois-tu

qui dans la nuit ressurgit.


DT2023   

                                                                                      

"J'ai du sang dans mes songes, un pétale séché

Quand des larmes me rongent que d'autres ont versées

La vie n'est pas étanche, mon île est sous le vent

Les portes laissent entrer les cris même en fermant" JJ.GOLDMAN/Céline DION

8 commentaires:

  1. Ce n'est pas facile mais chacun de nous livre une guerre entre la noirceur et la lumière. La noirceur s'invite d'elle-même sans notre consentement. "It sucks" je dirais. La lumière par contre il faut la nourrir jour après jour jusqu'à ce qu'elle devienne si forte qu'elle emporte tout. Sinon la noirceur le fera... jusqu'à destruction totale. kéa

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    1. Par le passé j'ai connu des personnes qui disaient qu'il fallait accepter sa part de noirceur, que sans obscurité il n'y avait pas de lumière. Je n'étais pas d'accord avec eux, pour moi cette part il fallait la combattre chaque jour, chaque jour il fallait s'efforcer de rester dans la lumière ou d'y revenir si on avait un temps cédé. Les nouvelles du monde qui nous sont données sont si mauvaises que j'ai bien du mal à ne pas désespérer, alors je cherche des grains de lumière. Et quand on cherche on découvre que oui, le mal est à l'oeuvre, mais le bien aussi. Désirée

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  2. Ha ! Les nuits difficiles !
    On croit trouver le repos mérité et ce sont les invasions barbares.
    Comment prendre distance avec ce monde sans le fuir ?
    On ne peut tout porter, et se laisser envahir n'apporte rien à quiconque, sauf du mauvais à soi-même.
    Je plonge parfois dans ce combat inégal, douloureux et parfois angoissant.
    Revenir aux autres aspects, ceux où l'espérance et le constructif sont à l'œuvre.
    Ne pas se laisser envahir au risque d'être submergé.
    C'est comme un travail bénéfique, indispensable à entreprendre face aux tempêtes.
    Merci pour ce beau texte, difficile, mais de l'espoir y est inclus entre les lignes.
    Et puis j'aime beaucoup te retrouver. Tu me manques.

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    1. Je ne sais pas mon ami comment faire. A part me mettre hors de portée des mauvais augures, m'isoler, je ne vois pas comment me protéger. Tant de choses me meurtrissent, il y a tant de mal en ce monde...Tu penses bien que je suis tout d'accord avec toi, en effet on ne peut pas tout porter mais je prends tout ce bren dans la figure. Je me sens parfois ridiculement sensible et débordée par mes émotions.
      Sinon j'aimerai bien me remettre à écrire mais je suis encore assez "vide", je crois que j'ai besoin d'émulation. De planche de saut.
      Merci cher Alain

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    2. Je rapproche trois de tes phrases
      — il y a tant de mal en ce monde
      — j'aimerais bien me remettre à écrire
      — je crois que j'ai besoin d'émulation
      et si nous on avait besoin de ton écriture comme un « bienfait en ce monde » ? Un bienfait pour ceux qui te lisent et apprécient, dont moi ! qui relie parfois ton recueil « Voyage en rond » que j'ai dans ma bibliothèque.
      Parce qu'il me semble que « ne pas être submergé », c'est faire ce que l'on ressent qui apporte de bonnes choses, comme des petites lumières qui se relient finissent par faire un grand soleil !
      Tu as le droit de croire à la puissance de ton écriture. Parce que c'est réel.
      Je t'embrasse chère Désirée

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    3. Je ne sais pas quoi dire Alain, je suis très démunie quand on me parle de "mes talents" ou du bien que je pourrai faire avec mon écriture. Sincèrement, du fond du coeur. Ce n'est pas de la fausse modestie. Merci, merci je ne sais pas que faire des compliments mais ils me font indubitablement du bien à l'intérieur. Désirée

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  3. "Le mal est à l'œuvre, mais le bien aussi. " Je trouve que le bien dans le monde surpasse de beaucoup le mal. C'est mathématique car le bien est la vie et le mal est la mort. Puisque tu es en vie c'est donc que le bien est plus fort que le mal ne l'est en toi.

    Il est inutile d'essayer de combattre la noirceur car c'est une absence. L'exemple le plus simple que j'aie entendu est qu'on ne peut remplir des seaux de noirceur et les lancer par la fenêtre. Par contre une simple chandelle allumée la fera disparaître instantanément. Plusieurs, plusieurs chandelles s'allument dans le monde présentement justement parce que la noirceur devient insupportable et nous savons instinctivement que seule la lumière en viendra à bout.

    La raison pour laquelle je viens ici est que comme Alain j'apprécie grandement de te lire. Tu as un talent fou qui me touche peu importe ce que tu écris. Je me dis que mis au service de la lumière, cela ferait disparaître tant de noirceur autour. Mais en premier il faut trouver la lumière en soi. Pour y être, elle l'est. Elle attend qu'on la découvre. Elle ne fera pas de bruit comme la noirceur en fait. La noirceur crie à l'agonie car dans le noir on se bouscule, on se blesse les uns les autres, on se fait du mal à soi-même. C'est pourquoi on peut entendre l'appel désespéré de tant de gens dans le monde. Ils marchent dans la noirceur parce qu'on ne leur a appris que la noirceur et jamais la lumière. Bien entendu, on sait que la lumière ne fera pas disparaître les obstacles mais qu'elle les éclairera et qu'il sera ainsi possible de les éviter, éviter les guerres fratricides et les terribles souffrances de l'absence... de lumière.

    Tout ça pour te dire que j'espère que tu te remettes à écrire bientôt. kéa

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    1. @ Kéa, ton commentaire m'impressionne beaucoup. C'est tellement juste et enseignant. Il est en notre pouvoir d'allumer des chandelles. En fait nous en disposons de beaucoup en nous-mêmes. Je me dis que je laisse éteinte certaines des miennes. Tu m'appelles à de nouvelles formes d'engagement à ma portée, d'autres modalités d'actions que « du faire ».

      @ Désirée, si besoin, je confirme ton « talent fou », cela me semble nécessaire sans être une insistance. Ton écriture est d'une rare densité impactante quel que soit le thème abordé.
      J'ai hâte de te lire encore. Je t'attends, nous t'attendons.

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