Au fond

 




Au fond des douleurs et des larmes,

des lacs épais aux eaux noires,

du silence en mon coeur dévasté,

tu n'es pas venu.

Près des montagnes où plus rien ne respirait,

quand mes lèvres étaient bleues

et que l'air m'écrasait, tu n'es pas venu.

Je n'attendais que toi

le monde s'était absenté.

Pourtant tu n'es pas venu.

Pas un mot pas une pensée,

pas un signe.

Alors ne me dis plus que tu m'aimes

je n'y croirai plus.



2023

7 commentaires:

  1. C'est peut-être une des formes de souffrance les plus prenantes et pernicieuses que cet abandon par celui qu'on espérait et qui « n'est pas venu ».
    La fin de ton poème suscite une question (à laquelle je ne demande pas une réponse), mais qui me donne à méditer au regard de ma propre expérience.
    Et toi, auteur de ces lignes, est-ce que tu l'aimes toujours ?

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  2. J'ai la sensation de ne pas être maîtresse de ce lien-là. Il n'y a pas de hasard parait-il, que des rendez-vous. J'avais rendez-vous. Mais pas lui. J'avais des choses à apprendre sur moi-même par le biais de cette relation. C'est comme si je m'étais mise en abîme pendant des années pour aller curer les vieilles plaies et c'est en l'observant, en le lisant, que j'ai pu identifier ces plaies. Puisque je pensais -peut-être à tort- que nous avions les mêmes. Je conserve malgré la distance et le froid un regard bienveillant, une tendresse certaine. Donc la réponse à ta question est : oui. Parce qu'il ne saurait en être autrement, pour moi. Si je n'aimais plus ceux qui m'ont aimé et qui se sont lâchement débinés, je ne vaudrais pas mieux qu'eux, non?
    Désirée

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    1. Merci d'avoir répondu à la question.
      Je partage ta conclusion.

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  3. Bonjour, J'arrive ici par le biais d'un autre blog et suis admiraive et sous le charme des mots et des rimes. La douleur de ce rendez vous manqué est palpable. Mais que dire de celui qui écrit et crie son amour, vient à tous les rendez vous (ou presque) et trouve un bon prétexte pour fuir ce qu'il dit être inéluctable.

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    1. Bonjour Chinou, merci d'avoir poussé la curiosité jusqu'à venir écouter le chant du merle :) Ce que j'en dirai c'est que tout s'arrange pour que tout soit compliqué. Que la vie, la société, notre éducation sont autant de murs à abattre et que parfois nous n'avons que nos poings. Parfois on reçoit un cadeau qu'on ne sait pas comment ouvrir alors on renonce...

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  4. Bonsoir Désirée
    Déjà, merci de ton passage parmi les oiseaux de mon jardin. :-)
    A mon tour, je découvre ton blog, avec tes mots, tes émotions. Je reviendrai te lire, car tes mots ne me laissent pas indifférente, bien au contraire.
    J'ai moi aussi un blog plus personnel, plus intime, si cela te dit → Des mots, des couleurs, des émotions .
    Belle fin de journée.

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    1. Bonjour Françoise, j'ai suivi ton lien en passant chez notre bon ami Alain. Et de fait j'adore les oiseaux, d'où le nom de ce blog. Dès que j'ai un moment j'irai voir ton autre blog, c'est toujours intéressant d'aller à la rencontre d'autres "écrivants" :) Belle journée à toi aussi

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