Les heures passent
blanches et bleues
je ne dis rien
je n'appelle pas:
je joue le jeu.
Mes dés sont pipés je le sais
le choix ce n'est pas moi
qui l'ait
ce sont les dieux, les arcanes
les augures, le hasard
ou peut-être la destinée.
Mes mains sont creuses d'impuissance,
ma tête est pleine de ton soucis.
J'use mon coeur sur des lames
des angoisses que tu juges absurdes
ma chérie.
Autour de tes poignets
j'ai ôté les pauvres lianes
qu'autrefois j'y avais mis, tu es libre
d'aller vers le bonheur ou le drame,
j'en accepte le pari.
2023
RépondreSupprimerTu m'as dit puiser dans la généalogie un sentiment d'appartenance.
Il me semble discerner cette trame de fond dans tous tes écrits,
un besoin d'appartenance,... toujours fuyant, toujours déçu.
Même ton nom en parle "Désirée".
La déchirure est profonde.
A moins de voir ce qui se cache derrière,
et c'est possible,
je ne crois pas qu'on puisse guérir de cela.
Kéa, tu as tout compris. Je ne sais pas ce que je pourrai ajouter.
SupprimerC'est sans doute parce que mon désir de "faire partie de" a été si fort et si déçu depuis l'enfance, que finalement je me suis "satellisée" avec le temps et que désormais il m'est difficile de me rapprocher des autres. Je ne sais pas si je réussirai à "guérir", mais je suis convaincue que j'avance sur le bon chemin. L'écriture bien sûr a été un remède efficace et ma permis de "sortir" tout ce qui me faisait mal et en l'exposant, d'avoir la distance nécessaire pour mieux comprendre les autres, moi. C'est un processus qui dure depuis presque vingt ans. Ce n'est pas fini :)
Merci Kéa
C'est difficile c'est acceptation obligée de ne pas être maître de son destin. Ou plus exactement d'ignorer par quoi il passe et va passer.
RépondreSupprimerC'est difficile malgré cela de ne pas ballotter au fil de l'eau comme un navire sans voile ni gouvernail et ne sachant même pas quel est son port d'attache.
Et puis il y a l'autre, les autres, que l'on aime libres cependant d'aller où ils veulent et probablement qu'ils nous préoccupent quand ils se dirigent ailleurs que là où on voudrait, là on croit pour eux que ce serait le mieux.
Voilà ce qui me venait en te lisant.
Et puis il y a le commentaire de Kéa qui évoquent la nécessaire « appartenance » Je crois que c'est une quête vitale de rejoindre « sa/ses terres d'appartenance » parce qu'elles existent et sont là pour nous et parfois elles si attendent notre venue ou notre retour.
Je pense que c'est ce processus que tu évoques à la fin de ta réponse à Kéa Enfin je le perçois comme ça mais je peux me tromper.
Cette sensation d'aller où tu devais aller, ce n'est ni paresseux ni naïf. Un ressenti est toujours l'expression d'un réel. Je dis cela parce qu'en plus je partage le même ressenti global quand je m'attarde à observer par où est passée ma vie avec désir de comprendre un peu mieux.
RépondreSupprimerEn fait j'en ai retiré que quoi qu'il me soit arrivé (et Dieu sait si j'ai traversé des épreuves et avalé des couleuvres) je m'en suis toujours sorti « par le haut » comme on dit. Même si parfois « le haut » donnait plutôt l'impression de ramper…
Je coïncide aussi avec ce que tu exprimes concernant les enfants. Le célèbre « nos enfants ne sont pas nos enfants » fut une forme de maxime qui m'accompagna. (Et pourtant l'auteur n'est pas tellement ma tasse de thé…). Mon point d'honneur fut justement de leur donner le mieux possible tout ce que je pouvais pour qu'ils puissent « partir avec de bons bagages, surtout une base solide de personnalité ». Et là je dois remercier chaleureusement les « pédagogues de la vie libérée » (à commencer par celle qui partage ma vie) qui m'ont aidé à l'éveil des consciences profondes là où comme tu le dis au début on apprend à recevoir de nos profondeurs « là où on doit aller ». Ça a marché ! Mes filles ont pris leur route (et pour l'une à l'autre bout du monde) et je les vois heureuses. Mais le chemin fut rude pour le père que je suis, parce que c'est pas toujours ce que moi j'aurais souhaité, enfin si, enfin non… ! On a toujours des projets pour l'autre même inconscients… il y eut comme on dit des « crises de croissance » tant pour les enfants que les parents.
Alors oui on a usé et perdu du temps en chemin et en plus on a fait des erreurs. Ou plutôt comme tu le dis aussi on a dû prendre du temps à reconstruire ce qui avait été abîmé ou mal fait en nous. Mais c'est sans doute là un incontournable de nos existences banalement humaines.
Merci d'offrir ce petit dialogue.
C'est moi qui te remercie Alain pour toujours prendre le temps de venir partager ta belle personnalité ici. "Qui se ressemble s'assemble" dit-on j'aurai plaisir à te ressembler un peu :)
SupprimerAlors Gibran n'est pas ta "tasse de thé", puis-je te demander pourquoi?
Pour Gibran : c'est physique ! !
SupprimerEt pourtant mes filles, jeunes, on adorait « le prophète »…
Il m'apparaît comme un assembleur de sentences à 1,25 € hors-taxes
comme tu remarqueras je n'ai strictement aucune objectivité par rapport à son écriture sur ardoise.
Et pourtant il a affirmé : « même ceux qui boîtent ne reculent pas » et j'aurais dû m'y retrouver avec ma démarche de canard sauvage.
Mais non !
J'aimais bien avant mais je trouve maintenant que ces phrases toutes faites, pleines de pseudo-sagesse que l'on retrouve aussi dans la bouche de tous les marchands de bonheur des rézosocios puent la condescendance et la bêtise, voire une certaine forme de mépris. Les analyses à deux balles par des gens sans AUCUNE formation psy ça m'irritent au possible. Surtout quand on me pond un "diagnostic" alors que je n'ai rien demandé et que la personne en question ne s'est jamais donnée la peine de me connaître. Bref, tous ces donneurs de leçon peuvent aller se faire pendre ;)
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