Les uns et les autres

 



Vous, vous vivez recroquevillés

sur vos blessures

sans jamais vous plaindre, des murs

héréditaires barrent vos gorges: 

le silence est votre règle.

Vos yeux sont insondables

de douleurs étouffées, chaque cri

fut écume au sable de vos lèvres.


Nous, nous ne sommes pas moins épargnés

nous léchons nos blessures

et la gueule ensanglantée

dressés, raidis par la souffrance

nous sommes le cri.

Nous expulsons la douleur,

Le feu du sang, le sang de l'eau

pour que l'eau retrouve un jour

toute sa paix.


2024

3 commentaires:


  1. Souffrir dans l'indifférence ajoute à la souffrance.
    Recroquevillé silencieusement sur ses blessures ou criant sa détresse y a-t-il un choix satisfaisant ?
    Ce texte réaliste, tellement de qualité dans son écriture, marque le cœur et l'esprit.
    L'eau purificatrice finira bien par ramener la paix.
    Mais où donc la trouver ? À chacun de (re)découvrir sa source pure.

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  2. C'est parfois au bout de la douleur qu'une porte s'ouvre. Ce fut le cas pour moi. J'étais loin d'imaginer qu'il s'agissait en fait d'un commencement. Il faut bien mourir pour naître à nouveau et c'est ce qui est arrivé. La souffrance ne s'est pas évanouie instantanément mais qq chose de plus grand, plus puissant est apparu et je l'ai laissé prendre la place. Ça a été le début d'un chemin qui fut l'envers de celui que j'avais connu jusque-là, c'était clairement celui pour lequel je suis née. kéa

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  3. ton style poétique est très imagé et me touche beaucoup et plus encore cette phrase

    "sans jamais vous plaindre,
    des murs héréditaires barrent vos gorges:
    le silence est votre règle."

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